
Les copains,
J’ai discuté avec Diogène. Tu sais, le philosophe antique le plus franc, imprévisible et absolument parfait pour te répondre avec un mélange de sagesse brute et d’humour mordant. Ça valait le coup de le rencontrer.
Bon… imagine la scène.
Moi, hypersensible comme pas deux en train de marcher dans la rue, saturée de bruits, d’odeurs et de gens qui parlent trop fort pour pas dire grand-chose. Mes oreilles font la grève, mes yeux sont au bord du burn-out, et mon neurone a lancé l’alerte rouge :
» Danger social imminent, préparez la fusée d’évacuation ! »
Et là… qui vois-je assis sur un banc, pieds nus, l’air complètement détendu, en train de manger un oignon cru comme si c’était une pomme ?
Diogène. Oui, LE Diogène, le philosophe grec qui vivait dans un tonneau et qui se fichait de l’avis des autres. Il avait en quelque sorte inventé le concept du « foutez-moi la paix » bien avant que ça devienne tendance.
Moi :
— Salut… Euh… j’suis Asperger, et franchement, là, j’en ai marre. Le monde est trop bruyant, trop faux, trop tout. Les gens ne comprennent rien. J’suis épuisée.
Diogène, en croquant dans son oignon :
— Et donc ?
Moi :
— Et donc ? Mais… j’suis en mode surcharge sensorielle permanente, je capte tous les détails comme si j’avais des radars bioniques, j’essaie de m’intégrer mais je me sens comme un pingouin dans le Sahara !
Diogène, haussant les épaules :
— Tu crois que moi, je m’intègre ? Regarde-moi. Regarde un peu ma dégaine. J’habite dans un tonneau, je suis sapé comme un guignol et les voisins ne m’invitent même pas à leurs foutus barbecues. Et alors ?
Moi :
— Oui mais toi t’es philosophe, moi je subis.
Diogène, l’air malicieux :
— Faux. Ce n’est pas le monde qui t’embête, c’est toi qui lui donnes trop d’importance. Tu t’inquiètes de ce que les autres pensent de toi ? Erreur stratégique ! Moi, je fais pipi sur la place publique si j’en ai envie. Les gens gueulent, et après ? Le soleil se lève quand même le lendemain.
Moi :
— Mffffff…
Diogène :
— Si le bruit est insupportable, apprends à écouter autre chose. Si les gens sont faux, cherche ceux qui sont vrais. Et si tu ne trouves pas… eh bien, sois ta propre vérité. Et puis rappelle-toi : on finira tous poussière. Alors autant rire un bon coup avant. Tu m’prêtes ton casque ?
Et là… j’ai ri. Vraiment ri.
Parce que Diogène avait raison : la vie est peut-être un foutoir sans nom, mais mon monde intérieur, c’est mon foutoir. Et tant qu’il reste des oignons crus, des fous sages, et la possibilité de se foutre un peu du regard des autres… eh bien, ça vaut le coup de rester.
C’était Katia en direct du JDA Girl News !
Photo Kat’ia – Journal d’une Asper’Girl









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