
Respecter les limites : un geste d’amour envers les personnes autistes
Les copains,
Il y a quelque chose de fondamental que le monde oublie trop souvent : nous n’avons pas tous le même mode d’emploi pour interagir avec les autres. Ce qui semble simple, fluide ou évident pour certains peut devenir une montagne infranchissable pour d’autres. C’est particulièrement vrai pour les personnes autistes.
Je suis autiste. Et je le dis avec fierté. Mon cerveau perçoit, ressent, analyse autrement. Cela ne fait pas de moi quelqu’un de moins « social » ou « fermé », mais quelqu’un dont les codes sont différents. Et comme pour toute langue étrangère, il suffit de vouloir comprendre pour commencer à aimer.
L’image que je partage ici n’est pas un simple visuel coloré. C’est une carte d’humanité, un petit guide pour mieux nous approcher, sans nous heurter. Un mode d’emploi de respect, de douceur, de réciprocité.
💛 Demander avant de toucher
Beaucoup d’autistes n’aiment pas être touchés. Pas par impolitesse ou froideur, mais parce que le contact physique peut être envahissant, voire douloureux. Un câlin non consenti n’est pas un geste d’amour, c’est une intrusion. Alors, demandons. Et si la réponse est non, respectons. C’est ça, l’amour véritable.
🧡 Parler doucement, laisser le temps
La communication, pour une personne autiste, demande souvent un effort intense. Il ne s’agit pas seulement de mots, mais d’un flux de stimuli, de décodages complexes, d’ajustements permanents. Ce dont nous avons besoin ? De douceur, de silence, de pauses. Un espace où les mots peuvent respirer.
❤️ Respecter les besoins sensoriels
Le monde est bruyant. Trop lumineux. Trop odorant. Trop tout. Pour certains d’entre nous, un néon peut être une agression. Un aspirateur peut devenir un tremblement de terre intérieur. Créer un espace sensoriel sécurisé, c’est offrir un refuge. Un endroit où l’on peut simplement être.
💚 Laisser de l’espace
La proximité physique peut déranger, oppresser. Respecter la distance, c’est ne pas franchir la frontière invisible de l’autre. Ce n’est pas un rejet, c’est une forme de respect. Un “je t’accueille, mais je ne t’envahis pas”.
💙 Ne pas forcer le regard
Beaucoup pensent que si on ne regarde pas dans les yeux, on ne les écoute pas. C’est faux. Regarder dans les yeux peut déconnecter. Cela peut être trop intense, trop exigeant. Une personne autiste peut mieux t’écouter quand ses yeux se reposent ailleurs. Pour ma part, c’est le contraire, je regarde droit dans les yeux.
💜 Être compréhensif, ne pas insister
Si je fuis l’interaction, ce n’est pas contre toi. C’est pour moi. Mon silence n’est pas une fermeture, c’est un soin. Et le plus beau cadeau qu’on puisse me faire dans ces moments-là, c’est de me laisser tranquille, sans jugement, sans pression.
Respecter les limites, c’est ouvrir la porte
Ce que j’appelle « limite » n’est pas une barrière pour vous tenir à distance. C’est une passerelle vers moi, un code d’accès à mon monde intérieur. Quand vous respectez mes besoins, mes particularités, mes temps de pause, c’est comme si vous me disiez :
« Je te vois. Je t’accepte. Je veux te connaître dans ce que tu es, pas dans ce que je projette sur toi. »
Et ça, c’est le plus beau cadeau que vous puissiez nous faire.
En respectant les limites des personnes autistes, c’est l’humanité tout entière qu’on élève.
C’était Katia en direct du JDA Girl News !
Illustration Katia – Journal d’une Asper’Girl









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