
Pourquoi sommes-nous si nombreux à révéler notre autisme aujourd’hui ?
Les copains,
Je vais te parler aujourd’hui d’un phénomène que je vois fleurir partout autour de moi, et qui me touche de près. Parce que je suis moi-même concernée. Why ? Parce que je suis Asperger. Et parce que je suis fatiguée qu’on réduise cela à une case, une étiquette, ou pire : une mode. Ce que l’on vit, ce que l’on est, va bien au-delà.
Depuis quelques années, c’est une véritable constellation qui s’allume : des enfants diagnostiqués plus tôt, des adultes qui tombent des nues en découvrant qu’ils sont autistes… Et moi, et tant d’autres, qui avons toujours su, d’une manière ou d’une autre, que notre manière de vivre et de ressentir le monde n’était pas celle des autres. Mais comment expliquer ce raz-de-marée de révélations ? Pourquoi maintenant ?
Parce que les mots sont enfin là
Pendant longtemps, l’autisme se résumait à des clichés : un garçon mutique qui aligne des jouets, ( moi j’aimais empiler ), un génie perdu dans ses chiffres… Mais l’autisme, ce n’est pas ça. Pas seulement. C’est un spectre, un kaléidoscope, une infinité de nuances dans la façon de penser, de ressentir, de percevoir.
Aujourd’hui, grâce aux recherches, aux témoignages, aux réseaux, nous avons enfin les mots pour dire ce que nous vivons. Et je peux vous dire une chose : trouver les bons mots, c’est comme retrouver une clef oubliée. Celle qui ouvre la porte de soi.
Parce qu’on commence à se reconnaître
Ce qui est merveilleux avec cette époque, c’est qu’on commence à se voir. À travers les livres, les vidéos, les posts Instagram ou TikTok, on voit enfin des visages qui nous ressemblent : des femmes autistes, des hommes sensibles, des enfants aux regards profonds, des adultes en décalage depuis toujours…
Et on se dit : Mais… c’est moi !
C’est un effet miroir puissant. Et parfois, c’est le diagnostic de notre enfant qui nous éclaire sur notre propre parcours. Une généalogie silencieuse d’êtres atypiques, longtemps incompris, qui soudain se révèlent.
Parce que l’autisme n’est pas une maladie. C’est une autre fréquence.
Je le dis souvent : être autiste, ce n’est pas être destroyed. C’est être câblé autrement. C’est avoir une radio intérieure qui capte des fréquences subtiles, des micro-détails, des intuitions fulgurantes. C’est avoir une âme qui vibre fort, mais pas forcément au même rythme que les autres.
Alors oui, parfois ça fait mal. Le bruit, les codes sociaux absurdes, la surcharge émotionnelle, l’hypersensibilité sensorielle. Mais ce n’est pas une faiblesse. C’est une intensité.
Et cette intensité, il faut apprendre à la danser plutôt qu’à la fuir.
Parce que l’intelligence prend mille visages
Je suis ce que l’on appelle une autiste à haut potentiel. Cela veut dire que mon cerveau est une fusée, mais que mes émotions, elles, marchent pieds nus. Cela veut dire que je peux jongler avec des idées complexes, tout en étant bouleversée par une lumière trop crue ou un mot de travers.
Et je ne suis pas seule. Tant de personnes brillantes, sensibles, profondes, ont grandi avec le sentiment d’être « trop » ou « pas assez ». Trop intenses. Trop franches. Pas assez sociables. Pas assez adaptées.
Mais aujourd’hui, on comprend que cette forme d’intelligence-là, longtemps ignorée, est en réalité précieuse. Elle est visionnaire. Elle est poétique. Elle est urgente.
Et si ce monde révélait nos différences au lieu de les accueillir ?
Enfin, posons-nous la vraie question. Et si ce n’était pas nous, les » anormaux « , mais la société qui s’était construite à rebours de la sensibilité, de la nuance, de la lenteur, de la sincérité ?
Peut-être que nous sommes nombreux à nous révéler autistes aujourd’hui parce que le monde devient trop rapide, trop bruyant, trop déconnecté. Parce que les êtres sensibles n’en peuvent plus de devoir se travestir pour survivre. Parce que le caméléon finit toujours par craquer.
Alors nous sortons de l’ombre. Nous écrivons. Nous parlons. Nous nous diagnostiquons. Et parfois, nous nous autodiagnostiquons — car on n’a pas toujours besoin d’un tampon médical pour savoir qui l’on est.
Nous osons dire : Je suis autiste, et je ne veux plus me cacher.
En vérité je te le dis…
Je crois que le monde a besoin de nous, de nos Lumières intérieures, de nos perceptions affinées, de notre refus du mensonge, du bruit et du superficiel. Nous ne sommes pas bizarres, nous sommes juste arrivés à l’heure, l’heure du changement, l’heure de l’authenticité.
Et si nous sommes si nombreux aujourd’hui, ce n’est pas un hasard.
C’est un éveil.
C’était Katia en direct du JDA Girl News !
Image Katia – Journal d’une Asper’Girl









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